Motivé

juin 25th, 2020 no comment

C’est curieux, quand j’y pense. Avant, quand la DRH me parlait d’incentive, j’avais tendance à faire la tête. Dans ma carrière, j’ai travaillé pour quelques entreprises qui étaient plus douer pour manipuler le bâton que la carotte. Dans ces boîtes old school, on attendait de nous que nous nous donnions à fond mais donnait très peu en échange. Il fallait donc se donner à fond durant des mois pour avoir droit à des cacahuètes. L’entreprise pour laquelle je travaille aujourd’hui a cependant être un peu mieux exercée au management. Et lorsqu’elle met en place un challenge commercial, le prix est à la hauteur de l’effort fourni. Et ça, ça change tout. Du coup, c’est avec le sourire que j’accueille le prochain incentive, et je me donne à 200 %. C’est comme ça que j’ai déjà remporté une tablette tactile, une box, des places VIP pour des matchs de foot… Si je me satisfaisais déjà de ce quatorzième mois, le mois dernier, j’ai néanmoins décroché le pompon : un voyage d’une semaine en Espagne ! Au début, je dois admettre que je n’étais pas franchement enthousiaste pour y participer. Si l’on m’avait donné le choix’aurais de loin préféré effectuer ce voyage avec ma femme. Parce que voyage avait lieu entre collègues, bien entendu. Je n’étais pas fou du concept. Un voyage entre collègues, ce n’est pas tout à fait du travail, mais c’est tout de même loin d’être des vacances. J’imagine que c’est la même chose de votre côté : on ne se comporte pas de la même façon au bureau et à la maison. Il y a un rôle à jouer, le rôle du mec qui se détend car il n’est plus dans un bureau… tout en prenant tout de même attention à ce qu’il fait, vu que ses collaborateurs sont là. Enfin, ça, c’est ce que je pensais avant de m’y rendre. Une fois arrivé, j’ai surtout pris conscience qu’un voyage entre collègues, ça permet aussi d’être naturel. Mais d’un naturel assez différent de celui qu’on a avec sa femme. J’ai eu mal au crâne au cours de mon séjour, mais je dois dire que ça fait quand même un bien fou. Je craignais que les activités proposées sur place aient le goût d’un plat micro-ondable. Vous avez déjà sans doute dû supporter une telle chose : vous vous retrouvez dans une activité où l »on a recréé artificiellement pour vous pour faire plus exotique. J’ai déjà eu l’occasion de vivre ce genre de moment lors d’un voyage, et ça ne m’a vraiment pas plu. Mais ma société a, une fois encore, su s’en sortir avec les honneurs : elle a fait appel à une agence événementielle qui a tout organisé d’un bout à l’autre, et nous a proposé un voyage vraiment authentique. Si celui-ci était au final assez riche, ça a été un vrai bonheur : il ne s’agissait pas d’un séjour touristique (le colon venant se divertir chez les indigènes), mais d’un séjour authentique où nous avons non seulement découvert la culture locale mais également échangé avec les habitants et entre collègues. Je craignais surtout d’être atterré par les activités qu’on nous proposerait sur place. Vous savez, comme ces chasses au trésor où on a vaguement l’impression de revenir en centre aéré. Ma société a fait d’une pierre deux coups, sur ce coup-là : elle a non seulement comblé ses employés avec un bonus, mais a également permis à ces derniers de resserrer leurs liens. C’est depuis ce voyage que je me dis que je suis finalement arrivé à destination. Pendant une longue période, j’ai changé de boîte comme de chemise. Aujourd’hui, je ne regarde même plus de quelle couleur est l’herbe du voisin. Et vous savez quoi ? Ca change la vie, de se sentir arrivé à destination.

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